Je serrais le livre contre ma poitrine, moi Pandora Van der Wood allait faire l'irrémédiable, mon petit ami du moment allait me transformer en cette chose sanguinaire et sans pitié, vous voyez bien, un vampire quoi. Certes j'ai voulu ça mais soudainement je n'en suis plus sur, la vie et si compliqué et je n'aime pas faire des choix. J'ai seize ans, c'est tout nouveau, et si je n'arrivais pas à contrôler ? Et si tout ce que j'avais obtenu jusqu'ici cassait mes rêves ? Non. Je lui avais demandé et lui m'avais tout simplement répondu que ce n'était rien, que j'allais me sentir comme nouvelle. Et mes parents alors ? Que ferais-je sans eux même s'ils me couvent comme je ne sais quoi ? Bref, j'avançais dans le noir imposant de la nuit, les mains tremblantes et le cœur battant, je vis au loin Stefan, celui qui allait me transformer, celui que je n'aimais pas, celui qui allait tout changer...
Je m'approchais, le dévisageais, on ne dit rien, on se regardait c'est tout. Il se pencha sur ma nuque et me mordit. Franchement ce n'était pas un sentiment agréable, même plutôt douloureux, il lâcha prise et moi j'étais là, perdue comme une âme en train de se noyer. Les deux traces de morsures me faisait gravement mal, j'eus la nausée, l'envie de vomir et de me dire que peut-être tout ceci n'était qu'une erreur. Mais je n'eus pas franchement le choix, le mal de crâne horrible s'empara de moi comme la mort, j'avais faim, soif plutôt. Je me retournais vers Stefan et le dévisageais, je pris la peine de lui dire :

-Ma gorge brûle; qu'est ce qui m'arrive ?

J'avais les larmes aux yeux, il m'avait un peu expliquer la transformation et franchement vécu c'est beaucoup moins agréable et attirant. Je veux être vampire pour l'immortalité, la beauté et bien sur la puissance. Faire des fêtes à l'infini et s'amuser, c'est tout ce que je voulais, j'étais jeune, je voulais rester belle et vivre tout à fond, faire des choses complètement stupide en sachant que je ne mourrais jamais. Bref, tout en suffoquant dans ma douleur et le désespoir, je regardais Stefan, lui n'avait pas de peine dans ses yeux marrons froids, il voyait que j'avais mal mais n'agissait pas. Il me fixait et devait se dire tout au fond de lui que c'est moi qui avait voulu ça.